Othis au 20e siècle
La ville d'Othis au 20e siècle
En 1903, la première ligne téléphonique fut posée.
En 1906, l’inventaire des biens des établissements culturels, ordonné après la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1901, eut lieu en l’église d’Othis le 6 mars 1906, et donna lieu à un procès-verbal de carence.
En 1914, arriva la guerre. Les armées allemandes étaient aux portes de Dammartin et d’Othis. La bataille de la Marne faisait rage en ce mois de septembre 1914, mais Othis ne fut pas envahi, grâce au mouvement tournant des armées allemandes.
Partout ailleurs, à Saint-Soupplets, Monthyon, Cuisy, Vinantes, Villeroy où tomba Charles Péguy le 5 septembre 1914, ce n’était que désolation, les armées allemandes et françaises s’affrontaient avant que les troupes du général allemand ne fussent repoussées. Le son du canon réveillait les villageois qui n’étaient pas partis à la guerre ; les obus de la « Grosse Bertha » lancés sur Paris décrivaient un arc de cercle au-dessus d’Othis. En 1918, l’avancée allemande atteignit Villers-Cotterets. Othis fut éprouvé douloureusement par la mort de nombreux de ses enfants, morts pour la France ; leurs noms figurent au monument aux morts de la commune, dans le cimetière communal, et leur souvenir est commémoré chaque année, le 11 novembre.
Il fallut attendre 1923 pour que le village fut pourvu de l’électricité.
En 1932, l’église fut classée monument historique par les Beaux-Arts.
En 1937, un service de cars reliant Paris à Senlis et desservant Othis, a permis aux habitants d’être un peu plus en relation avec Paris.
En 1940, Othis connut l’occupation allemande, la Kommandantur était établie au château de Moussy-le-Vieux. Le maire avait un rôle difficile à tenir, il avait à répondre aux réquisitions et à des plaintes plus ou moins justifiées.
Le 20 avril 1945, le droit de vote fut acquis aux femmes et elles se rendirent aux urnes le 29 avril 1945, à l’occasion des premières élections municipales de l’après-guerre. La liberté retrouvée, elles allaient pouvoir exercer leur nouveau droit et se porter candidates.
C’est ainsi que Mauricia Coquiot fut une des premières femmes à être élue maire, elle le restera pendant 19 ans, jusqu’à sa mort en 1964. On dit que Mauricia Coquiot eut trois vies ; à la « Belle Epoque » entre 1904 et 1910 ses numéros époustouflèrent le monde de Paris à New-York et de Moscou à Lisbonne. La femme « bilboquet », comme on la nommait, accomplissait ses acrobaties : le looping en voiture, le saut périlleux à cheval, le bilboquet humain. Elle découvrit la peinture en fréquentant les plus grands. Devenue maire d’Othis, elle s’adonna alors à la vie publique.
En 1948-49, le clocher menaçant de tomber en ruine, l’église fut réparée par les soins de la Municipalité et des Beaux Arts.
Au recensement de 1954, Othis comptait 258 habitants, pour un cadastre de 1 276 ha :
- 797 ha de terres cultivées
- 146 ha de prés
- 197 ha de bois
- 8 ha 25 de soles
- 2 ha 51 de carrières de plâtre
- 2 ha 85 de terrains pour agrément
- 48 ares en friches
- 63 ares 53 de mares
- 59 ares 99 pour terres exemptées
En 1955, l’eau potable fut installée à Othis. Ce nouveau confort rendit la vie plus facile et agréable aux habitants du village.
Autrefois, les maisons s’alignaient le long de la route : l’école, la mairie et la maison de la tante de Sylvie qui garde entre ses vieux murs la mémoire de l’idylle de Gérard de Nerval et de Sylvie.
Au cœur du village, une seule rue perpendiculaire (la rue d’Orcheux) à la rue principale, forme aux deux bras de son intersection, une petite place entourée de tilleuls, dont le centre est occupé par un calvaire.
Au bout du village, face au cimetière, une route relie ensemble le hameau de Beaumarchais, les fermes de Guincourt, de Saint-Ladre et de Saint-Laurent.
Le bourg ancien
Le village ancien d’Othis présentait les caractéristiques traditionnelles d’un bourg rural avec des maisons basses, construites selon l’architecture briarde, regroupées autour de cours communes. Ainsi le front des maisons tombait directement sur les trottoirs. Ces habitations se sont agglomérées comme un îlot autour du CD 13.
La densité de la population était très faible et beaucoup de jardins, de vergers, d’espaces boisés se trouvaient mêlés au tissu urbain. Les seuls équipements notables étaient constitués par la petite mairie, l’église et un café.
Puis tout autour du bourg originel, se sont progressivement installés des lotissements pavillonnaires et des groupes d’habitations collectives dont la forme et la conception varient en fonction de leur date de création.
La commune connaît depuis 1960 un essor démographique. En effet même si jusqu’en 1968, l’évolution a été très faible, en l’espace de 11 ans, de 1968 à 1979, la population a été multipliée par 20. Ce qui est assez considérable.
Cette commune, exclusivement rurale à l’origine, a connu un bouleversement consécutif à la réalisation d’une Z.A.C. « les verts villages » dans les années 70 : des pavillons de type individuel ou jumelés. Ces 1 248 habitations ont été réparties en quatre zones : la Jalaise au Sud-Ouest, les Huants au Sud-Est, Beaupré au centre et Guincourt au Nord.
De 1977 à 1989, des logements ont été réalisés (appartements ou maisons individuelles). La plupart des maisons individuelles des « Croix » et des « Froids Vents » ont un style architectural identique, constitué de matériaux simples (tuiles en terre cuite, crépis).
En 1995, une grande opération marque le centre ville et contribue à la rééquilibrer. C’est la création « des Jardins de Sylvie ».
Le nombre d’habitants est passé de :
- 269 en 1962 et 260 en 1968, avant la construction des 1 248 nouveaux pavillons
- 1 858 en 1973
- 2 640 en 1974
- 3 343 en 1975
- 4 741 en 1976
- 5 200 en 1979
- 5 500 de 1980 à 1982
- 6 479 en 1999
- 6 501 en 2006
Le hameau de Beaumarchais
Il était également un bourg rural, composé de bâtisses accolées les unes aux autres donnant directement sur le trottoir. En 1876, il comptait 35 maisons et 123 habitants. En 1913, on y trouvait trois grosses exploitations agricoles, les équipements se résumaient à une petite mairie.
Actuellement, de nouvelles constructions, implantées à la sortie Ouest et sur le CD 26 constituant un mitage dans le paysage, s’ajoutent à l’habitat ancien.
Le hameau a conservé son caractère rural traditionnel. Ces nouveaux pavillons ont une architecture homogène mais la distance les séparant du hameau crée une coupure.